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ceci est un div simple qui prend toute la largeur

Colonne.L

LE CORBEAU ET LE RENARD

Maître Corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché, Lui tint à peu près ce langage : "Et bonjour, Monsieur du Corbeau, Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
À ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie, Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute. Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Le Corbeau honteux et confus Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.

LES LUNETTES

J’avais juré de laisser là les nonnes : Car que toujours on voie en mes écrits Même sujet, et semblables personnes, Cela pourrait fatiguer les esprits. Ma muse met guimpe sur le tapis : Et puis quoi ? guimpe; et puis guimpe sans cesse ; Bref toujours guimpe, et guimpe sous la presse. C'est un peu trop. Je veux que les nonnains Fassent les tours en amour les plus fins ; Si ne faut-il pour cela qu'on épuise Tout le sujet; le moyen ? c'est un fait Par trop fréquent, je n'aurais jamais fait : II n’est greffier dont la plume y suffise. Si j y tâchais on pourrait soupçonner Que quelque cas m’y ferait retourner ; Tant sur ce point mes vers font de rechutes ; Toujours souvient à Robin de ses flûtes. Or apportons à cela quelque fin. Je le pretends, cette tâche ici faite. Jadis s'était introduit un blondin Chez des nonnains à titre de fillette. II n'avait pas quinze ans que tout ne fût : Dont le galant passa pour soeur Colette Auparavant que la barbe lui crût. Cet entre-temps ne fut sans fruit; le sire L’employa bien: Agnès en profita. Las quel profit ! j eusse mieux fait de dire Qu'à soeur Agnès malheur en arriva. Il lui fallut élargir sa ceinture ; Puis mettre au jour petite créature, Qui ressemblait comme deux gouttes d'eau, Ce dit l’histoire, à la soeur jouvenceau. Voilà scandale et bruit dans l'abbaye. D'où cet enfant est-il plu ? comme a-t-on, Disaient les sœurs en riant, je vous prie, Trouvé céans ce petit champignon ? Si ne s'est-il après tout fait lui-même. La prieure est en un courroux extrême. Avoir ainsi souillé cette maison ! Bientôt on mit l'accouchée en prison. Puis il fallut faire enquête du père. Comment est-il entré ? comment sorti ? Les murs sont hauts, antique la tourière, Double la grille, et le tour très petit. Serait-ce point quelque garçon en fille ? Dit la prieure, et parmi nos brebis N'aurions-nous point sous de trompeurs habits Un jeune loup ? Sus qu'on se déshabille : Je veux savoir la vérité du cas. Qui fut bien pris, ce fut la feinte ouaille. Plus son esprit à songer se travaille, Moins il espère échapper d'un tel pas. Logo JCP Nécessite mère de stratagème Lui fit. . . eh bien ? lui fit en ce moment Lier. ..: eh quoi ? foin, je suis court moi-même : Ou prendre un mot qui dise honnêtement Ce que lia le père de l'enfant ? Comment trouver un détour suffisant Pour cet endroit ? Vous avez ouï dire Qu'au temps jadis le genre humain avait Fenêtre au corps; de sorte qu'on pouvait Dans le dedans tout à son aise lire ; Chose commode aux médecins d'alors. Mais si d'avoir une fenêtre au corps Etait utile, une au cœur au contraire Ne l'était pas; dans les femmes surtout : Car le moyen qu'on pût venir à bout De rien cacher ? Notre commune mère Dame Nature y pourvut sagement Par deux lacets de pareille mesure. L'homme et la femme eurent également De quoi fermer une telle ouverture. La femme fut lacée un peu trop dru. Ce fut sa faute, elle-même en fut cause ; N'étant jamais à son gré trop bien close. L'homme au rebours ; et le bout du tissu Rendit en lui la Nature perplexe. Bref le lacet à l'un et l'autre sexe Ne put cadrer, et se trouva, dit-on, Aux femmes court, aux hommes un peu long. Il est facile à présent qu'on devine Ce que lia notre jeune imprudent ; C'est ce surplus, ce reste de machine, Bout de lacet aux hommes excédant. D'un brin de fil il l'attacha de sorte Que tout semblait aussi plat qu'aux nonnains : Mais fil ou soie, il n’est bride assez forte Pour contenir ce que bientôt je crains Qui ne s’échappe ; amenez-moi des saints ; Amenez-moi si vous voulez des anges ; Je les tiendrai créatures étranges, Si vingt nonnains telles qu'on les vit lors Ne font trouver à leur esprit un corps. J'entends nonnains ayant tous les trésors De ces trois sœurs dont la fille de l’onde Se fait servir; chiches et fiers appas, Que le soleil ne voit qu'au nouveau monde , Car celui-ci ne les lui montre pas. La prieure a sur son nez des lunettes, Pour ne juger du cas légèrement. Tout à l'entour sont debout vingt nonnettes, En un habit que vraisemblablement N'avaient pas fait les tailleurs du couvent. Figurez-vous la question qu'au sire On donna lors; besoin n'est de le dire. Touffes de lis, proportion du corps, Secrets appas, embonpoint, et peau fine, Fermes tétons, et semblables ressorts Eurent bientôt fait jouer la machine. Elle échappa, rompit le fil d'un coup, Comme un coursier qui romprait son licou, Et sauta droit au nez de la prieure, Faisant voler lunettes tout à l’heure Jusqu'au plancher. II s'en fallut bien peu Que l'on ne vît tomber la lunetière. Elle ne prit cet accident en jeu. L'on tint chapitre, et sur cette matière Fut raisonné longtemps dans le logis. Le jeune loup fut aux vieilles brebis Livré d'abord. Elles vous l’empoignèrent A certain arbre en leur cour l’attachèrent Ayant le nez devers l'arbre tourné, Le dos à l'air avec toute la suite : Et cependant que la troupe maudite Songe comment il sera guerdonné, (récompensé) Que l'une va prendre dans les cuisines Tous les balais, et que l'autre s'en court A l'arsenal où sont les disciplines, Qu'une troisième enferme à double tour Les soeurs qui sont jeunes et pitoyables, Bref que le sort ami du marjolet Ecarte ainsi toutes les détestables, Vient un meunier monté sur son mulet Garçon carré, garçon couru des filles, Bon compagnon, et beau joueur de quille Oh oh dit-il, qu'est-ce là que je voi ? Le plaisant saint ! jeune homme, je te prie, Qui t'a mis là ? sont-ce ces soeurs, dis-moi. Avec quelqu'une as-tu fait la folie ? Te plaisait-elle ? était-elle jolie ? Car à te voir tu me portes ma foi (Plus je regarde et mire ta personne) Tout le minois d'un vrai croqueur de nonne. L'autre répond : Hélas, c’est le rebours : Ces nonnes m’ont en vain prié d'amours. Voilà mon mal; Dieu me doint patience ; Car de commettre une si grande offense, J'en fais scrupule, et fut-ce pour le Roi ; Me donnât-on aussi gros d'or que moi. Le meunier rit; et sans autre mystère Vous le délie, et lui di t: Idiot, Scrupule toi , qui n'es qu'un pauvre hère ! C'est bien à nous qu'il appartient d'en faire ! Notre curé ne serait pas si sot. Vite, fuis-t'en, m'ayant mis en ta place : Car aussi bien tu n'es pas, comme moi, Franc du collier, et bon pour cet emploi : Je n’y veux point de quartier ni de grâce : Viennent ces soeurs ; toutes je te répond, Verront beau jeu si la corde ne rompt. L'autre deux fois ne se le fait redire. Il vous l'attache, et puis lui dit adieu. Large d’épaule on aurait vu le sire Attendre nu les nonnains en ce lieu. L'escadron vient, porte en guise de cierges Gaules et fouets : procession de verges, Qui fit la ronde à l'entour du meunier, Sans lui donner le temps de se montrer, Sans l'avertir. Tout beau, dit-il, Mesdames : Vous vous trompez; considérez-moi bien : Je ne suis pas cet ennemi des femmes, Ce scrupuleux qui ne vaut rien à rien. Employez-moi, vous verrez des merveilles. Si je dis faux, coupez-moi les oreilles. D'un certain jeu je viendrai bien à bout ; Mais quant au fouet je n’y vaux rien du tout. Qu’entend ce rustre, et que nous veut-il dire ? S’écria lors une de nos sans-dents.(édentées) Quoi tu n'es pas notre faiseur d'enfants ? Tant pis pour toi, tu paieras pour le sire. Nous n'avons pas telles armes en main, Pour demeurer en un si beau chemin. Tiens tiens, voilà l’ébat que l'on désire. A ce discours fouets de rentrer en jeu, Verges d'aller, et non pas pour un peu ; Meunier de dire en langue intelligible, Crainte de n’être assez bien entendu : Mesdames je... ferai tout mon possible Pour m'acquitter de ce qui vous est dû. Plus il leur tient des discours de la sorte, Plus la fureur de l'antique cohorte Se fait sentir. Longtemps il s'en souvint. Pendant qu'on donne au maître l'anguillade, (fouet avec des peaux d'anguilles) Le mulet fait sur l'herbette gambade. Ce qu'à la fin l'un et l'autre devint, Je ne le sais, ni ne m'en mets en peine. Suffit d'avoir sauvé le jouvenceau. Pendant un temps les lecteurs pour douzaine De ces nonnains au corps gent et si beau N'auraient voulu, je gage, être en sa peau.

Et pour les matheux
n = 1 + ( I n . B n )
l'emphase

l'emphase est ce que fait Christian Clavier quand il marque particulièrement un mot de sa phrase. Comme par exemple : Avec ça, on va pouvoir ce faire un bon frichti !

Colonne.R

LE CHAT ET LE RAT

Quatre animaux divers, le Chat grippe-fromage, Triste-oiseau le Hibou, Ronge-maille le Rat, Dame Belette au long corsage, Toutes gens d'esprit scélérat, Hantaient le tronc pourri d'un pin vieux et sauvage. Tant y furent qu'un soir à l'entour de ce pin L'homme tendit ses rets. (Filet, ouvrage de corde ou de fil à grosses mailles servant à capturer des oiseaux, du gibier, des poissons.)
Le Chat de grand matin Sort pour aller chercher sa proie. Les derniers traits de l'ombre empêchent qu'il ne voie Le filet ; il y tombe, en danger de mourir ; Et mon Chat de crier, et le Rat d'accourir, L'un plein de désespoir, et l'autre plein de joie. Il voyait dans les lacs son mortel ennemi. Le pauvre Chat dit : Cher ami, Les marques de ta bienveillance Sont communes en mon endroit : Viens m'aider à sortir du piège où l'ignorance M'a fait tomber. C'est à bon droit Que, seul entre les tiens par amour singulière Je t'ai toujours choyé, t'aimant comme mes yeux. Je n'en ai point regret, et j'en rends grâce aux Dieux. J'allais leur faire ma prière ; Comme tout dévot Chat en use les matins, Ce réseau me retient : ma vie est en tes mains ; Viens dissoudre ces noeuds. - Et quelle récompense En aurai-je ? reprit le Rat. - Je jure éternelle alliance Avec toi, repartit le Chat. Dispose de ma griffe, et sois en assurance : Envers et contre tous je te protégerai, Et la Belette mangerai Avec l'époux de la Chouette. Ils t'en veulent tous deux. Le Rat dit : Idiot ! Moi ton libérateur ? Je ne suis pas si sot. Puis il s'en va vers sa retraite. La Belette était près du trou. Le Rat grimpe plus haut ; il y voit le Hibou : Dangers de toutes parts ; le plus pressant l'emporte. Ronge-maille retourne au Chat, et fait en sorte Qu'il détache un chaînon, puis un autre, et puis tant Qu'il dégage enfin l'hypocrite. L'homme paraît en cet instant. Les nouveaux alliés prennent tous deux la fuite. À quelque temps de là, notre Chat vit de loin Son Rat qui se tenait alerte et sur ses gardes. Ah ! mon frère, dit-il, viens m'embrasser ; ton soin Me fait injure ; tu regardes Comme ennemi ton allié. Penses-tu que j'aie oublié Qu'après Dieu je te dois la vie ? - Et moi, reprit le Rat, penses-tu que j'oublie Ton naturel ? Aucun traité Peut-il forcer un Chat à la reconnaissance ? S'assure-t-on sur l'alliance Qu'a faite la nécessité ?

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